Par Gratien Rukindikiza
 Burundi news, le 29/12/2011
Il y a des citoyens qui ont des qualités  humaines, intellectuelles et patriotiques que les autres peuvent ignorer. Les  plus valeureux ne sont pas ceux qui sont connus. 
Il y a des morts qui emportent l'espoir et  qui privent un pays d'un futur chef, capable de relever un pays. Ce sont des  héros que nous ignorons et qui ignoraient même leur capacité de leur vivant. 
Un jeune diplômé d'une grande école de  commerce mort tragiquement, quelle  perte!
Le jeune David Nkunzumwami né le 21 novembre  1987 est mort le 10 décembre 2011 à Saint Denis, dans la région parisienne. Une  douleur pour sa famille, ses amis et tous ceux qui le connaissaient. Une douleur  pour le Burundi. 
Qu'avait-il de plus pour mériter une  telle place?
Personnellement, j'avais discuté plusieurs  fois avec David. Je me suis toujours posé  la question sur son niveau  intellectuel, politique et patriotique. Un garçon capable de formuler ses idées,  d'avancer des solutions innovantes pour la question burundaise, d'avoir une  vision apaisée sur la situation burundaise au point de captiver mon attention et  mon admiration, je ne les rencontre pas souvent. Discuter de la politique avec  David était une façon de se ressourcer comme jadis, quand nous fréquentions des  cercles de discussions politiques dans les années 80. 
A travers David, un espoir naissait. J'avais  cru en lui, ce jeune nouvellement diplômé était le futur sauveur du Burundi, le  futur pour incarner le futur, la réconciliation des Burundais. J'avais dit à un  ami que j'ai rencontré un futur Rwagasore ou Ngendandumwe. 
La mort a pris le dessus sur l'espoir. Le  bon Dieu a emporté le sien sans laisser cette chance au Burundi qui a besoin des  David. 
En allant à son enterrement, j'ai accompagné  le David, un homme physique mort. J'ai aussi accompagné l'espoir  au  cimetière, le grand patriote. La douleur était double; double car il s'agissait  de la mort d'une personne mais aussi parce que cette mort emportait un espoir.  Physiquement, nous sommes des mortels et nous avons une petite place. De son  vivant, l'homme incarne des idées qui font sa valeur. Le corps physique meurt  mais les idées restent et la grandeur de l'homme reste vivante, incarnée par ses  idées. David est mort mais ses idées restent vivantes à travers ses amis, ceux  qui l'ont côtoyé. Espérons que le Burundi aura plusieurs David qui sauveront son  peuple. 
Que David se repose en paix. 



No comments:
Post a Comment